alimentation de demain, les grandes tendances de consommation en France

Alimentation de demain : Quelles sont les 8 grandes tendances en France ?

En France, une véritable révolution est en cours dans les cuisines et les marchés : de plus en plus de personnes repensent leur manière de manger, privilégiant des régimes moins riches en viande et plus ancrés dans le local et le durable.

A quoi ressemblera l’alimentation de demain ? Qu’est-ce qui motive ce changement ? Entre la prise de conscience des impacts environnementaux, le désir de bien-être physique et une nouvelle définition du « bien manger », les français sont à l’avant-garde d’un mouvement qui pourrait bien redéfinir l’alimentation de demain.

Cet article explore les grandes tendances alimentaires en France, offrant des clés pour comprendre comment et pourquoi adopter ces nouvelles pratiques peut contribuer à une vie plus saine et un monde plus responsable.

1. Une réduction de viande depuis la fin des années 1990 en France

L’une des tendances de consommation les plus marquantes en France ces dernières années est la réduction significative de la consommation de viande. Depuis la fin des années 1990, qui a marqué le pic de consommation de viande en France, on observe une diminution moyenne de 10% de la consommation par habitant.

Mais qu’est-ce qui explique cette évolution dans les habitudes alimentaires françaises ?

Évolution des préoccupations

Au tournant du XXIe siècle, des préoccupations autrefois absentes du débat public, comme le bien-être animal et l’impact environnemental de la production de viande, ont commencé à émerger.

Les Français prennent de plus en plus conscience de l’impact de l’élevage intensif sur le changement climatique, la déforestation et la biodiversité. La production de viande est l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, et cette prise de conscience est un moteur puissant pour le changement.

L’alimentation de demain se préoccupations de notre santé

Parallèlement, l’opinion publique est de plus en plus informée des liens entre une consommation excessive de viande, surtout rouge et transformée, et divers problèmes de santé, tels que les maladies cardiovasculaires (MCV) et certains types de cancer. Les recommandations du Le Programme national nutrition santé (PNNS) du gouvernement vont dans ce sens en incitant à privilégier la viande blanche et à se limiter à 500 grammes de viande par semaine par personne.

Cette sensibilisation favorise une approche plus modérée et réfléchie de la consommation de viande.

Selon une enquête CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), les 5 raisons qui poussent les français à diminuer leur consommation de viande sont :

  1. « Il vaut mieux manger moins de viande pour être en bonne santé » (53% des répondants).
  2. « A cause des conditions d’élevage » (40% des répondants).
  3. C’est cruel d’élever les animaux pour les tuer » (35% des répondants).
  4. « C’est mauvais pour l’environnement (réchauffement climatique…) » (30% des répondants).
  5. « Son prix est trop élevé » (25% des répondants).

Une disparité en fonction du niveau social

Selon une étude FranceAgrimer le recul de la consommation de viande n’est toutefois pas uniforme à travers toutes les couches de la société. Il est intéressant de noter que les classes sociales supérieures consomment désormais significativement moins de viande que les autres groupes, marquant un renversement historique. Les ouvriers consomment plus de viande par jour. Chez les cadres et les professions intellectuelles supérieures, cette consommation est inférieur de près de 40% !

Cette disparité met en lumière une prise de conscience qui semble plus prononcée dans les milieux plus éduqués ou disposant de meilleures informations sur les impacts de leur alimentation.

Ces éléments montrent que la réduction de la consommation de viande est une des clefs de l’alimentation de demain. Non seulement elle répond à des enjeux globaux majeurs, mais elle s’inscrit également dans un mouvement de fond visant à réinventer notre rapport à l’alimentation, pour des choix plus conscients et plus sains. Ce changement s’annonce comme une des tendances de consommation durable à suivre de près dans les années à venir.

2. La montée des régimes flexitarien et sans viande dans l’alimentation de demain

En réponse à ces préoccupations environnementales et sanitaires, le régime flexitarien gagne du terrain. Ce régime, qui consiste à consommer moins de viande. Plutôt de manière occasionnelle que quotidienne. Ce modèle alimentaire, à la fois souple et inclusif, séduit un nombre croissant de français désireux de faire évoluer leurs habitudes sans radicalité.

Ces régimes gagnent en popularité, notamment parmi les jeunes adultes, et sont désormais considérés comme des éléments clés de l’alimentation de demain.

alimentation de demain : le flexitarisme
régime alimentaire vegan

Impact positif sur la santé et l’environnement

De nombreuses études ont souligné les bienfaits d’une alimentation plus végétale : diminution des risques de maladies chroniques, amélioration de la gestion du poids et réduction de l’empreinte carbone. En effet, la production de viande est l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, et réduire sa consommation peut contribuer de manière significative à la lutte contre le changement climatique.

L’adaptation des traditions culinaires françaises pour l’alimentation de demain

En France, pays réputé pour sa gastronomie où la viande a longtemps occupé une place centrale, l’adoption de ces nouvelles tendances alimentaires montre une ouverture aux changements. Des chefs innovants revisitent les plats traditionnels en utilisant des protéines végétales, offrant ainsi de nouvelles expériences gustatives qui respectent à la fois la tradition et les nouvelles tendances alimentaires.

D’après une étude de l’INSEE en 2020, près de 24% des Français se considèrent désormais comme flexitariens, et cette tendance est en hausse.

Et si on compte les régimes sans viande et les flexitariens « non étiquetés », 34% de la population française contrôle sa consommation de viande.

Des témoignages de consommateurs qui ont choisi de réduire leur consommation de viande illustrent cette évolution : beaucoup évoquent une sensation de mieux-être physique, une réduction des troubles digestifs et une nouvelle appréciation des saveurs végétales.

Il ne faut pas oublier que l’apparition de ces régimes moins carnés est également dû à la baisse du pouvoir d’achat des français. Près d’une personne sur 4 adopte le régime flexitarien par raison économique (et oui la viande c’est cher).

3. L’essor des protéines végétales et des alternatives à la viande

La troisième grande tendance de consommation qui façonne l’alimentation de demain en France est l’essor des protéines végétales. À mesure que les régimes flexitarien et sans viande gagnent en popularité, la demande pour des alternatives à la viande continue de croître.

Cette tendance n’est pas seulement une question de mode alimentaire, mais reflète un changement profond dans la manière dont les français envisagent leur nutrition et l’impact de leur alimentation sur l’environnement.

Augmentation de la consommation de légumineuses et de céréales

Les légumineuses autrefois boudées, comme les lentilles, les pois chiches, les haricots et les fèves, reviennent dans les habitudes alimentaires des français. C’est également le cas de diverses céréales comme le quinoa et l’amarante, sont de plus en plus présentes dans les assiettes françaises.

Riches en protéines et en fibres, mais également en vitamines et minéraux, ces aliments offrent une excellente alternative nutritionnelle à la viande. Leur culture ayant un impact environnemental considérablement plus faible (voir ci-dessous), ils constituent une option durable pour nourrir la population. Différents scénarios alimentaires (voir article Alimentation végétale : La solution durable pour l’avenir de la planète ?, montrent la nécessité d’inclure ces aliments dans l’alimentation de demain.

score environnemental des aliments

La diminution de la viande au profit des protéines végétales est encouragée par l’OMS et l’ANSES en raison de ses nombreux bienfaits pour la santé, notamment la réduction des risques de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, et de certains types de cancer.

L’essor des protéines végétales et des alternatives à la viande est un pilier central de l’alimentation de demain en France. Ce mouvement vers une alimentation plus végétale non seulement diversifie les régimes alimentaires mais soutient également une démarche plus durable et éthique, alignée avec les valeurs de santé et de respect de l’environnement qui caractérisent les consommateurs modernes.

4. Alimentation de demain : La notion du « bien manger » redéfini

Le concept de « bien manger » en France connaît une véritable renaissance, orientée vers la qualité et la conscience des impacts de notre alimentation. Cette tendance de consommation, qui met l’accent sur la qualité plutôt que la quantité, s’inscrit comme une pierre angulaire de l’alimentation de demain, reflétant un désir croissant des Français de nourrir leur corps de manière plus saine et plus responsable.

D’après une enquête du CREDOC : Au début des années 2000, les français associaient principalement la qualité d’un aliment à son goût.

En 2018, les caractéristiques les plus fréquemment mentionnées pour qualifier un aliment de qualité étaient « bio » et « sans » (sans additifs, sans pesticides, sans huile de palme, sans sucre ajouté, etc.). Le goût, quant à lui, occupait la quatrième place dans les critères de qualité, derrière la fraîcheur des produits et à un niveau presque équivalent à celui des attributs « sains, naturels et locaux ».

Le « bien manger » englobe également une dimension éthique, où les consommateurs prennent en compte le bien-être animal et les impacts sociaux de leur consommation. Cela se traduit par un soutien accru aux petits producteurs et aux entreprises qui adoptent des pratiques transparentes et durables. Acheter moins mais mieux, en privilégiant la qualité sur la quantité, devient un mantra pour de nombreux foyers.

Les marchés, les épiceries et les restaurants réagissent rapidement à ces nouvelles exigences des consommateurs. L’offre de produits biologiques, locaux, et sans additifs artificiels s’élargit, tandis que les étiquetages deviennent plus transparents pour informer les consommateurs des caractéristiques et de la traçabilité des produits.

5. La végétalisation de l’alimentation : une tendance en plein essor

L’adoption croissante d’un régime alimentaire plus riche en produits végétaux est une des grandes tendances de consommation qui définissent l’alimentation de demain en France. Ce mouvement vers la végétalisation de l’alimentation reflète une prise de conscience accrue des bienfaits des régimes à base de plantes, tant pour la santé individuelle que pour l’environnement.

Les régimes riches en fruits, légumes, céréales complètes, et légumineuses sont associés à un risque réduit de développer plusieurs maladies, notamment les maladies cardiovasculaires, certains cancers, et le diabète de type 2. De plus, ces aliments sont généralement riches en fibres, contribuant à la gestion du poids et à une meilleure santé digestive.

En adoptant une alimentation plus végétale, les français contribuent également à réduire l’empreinte écologique de leur alimentation. La production de protéines végétales requiert généralement moins de ressources en eau et en terre et produit moins de gaz à effet de serre comparée à la production de protéines animales.

alimentation de demain, plus végétale ?

6. L’alimentation de demain :un engouement des circuits courts et du local

Le développement des circuits courts constitue une autre tendance émergente. Cette orientation vers les achats locaux répond notamment à un besoin de réassurance dans un contexte marqué par l’anxiété alimentaire.

La consommation locale est de plus en plus perçue comme un gage de sécurité et de qualité. Selon une enquête Ipsos, l’origine et le lieu de fabrication des produits alimentaires sont des critères de confiance de plus en plus importants pour les consommateurs. La vente directe par le producteur est particulièrement valorisée, citée par 23% des répondants comme un critère de confiance principal, devant l’existence de labels ou de signes officiels de qualité (16%).

Le critère de fabrication locale est également significatif, avec 9 % des citations, tandis que le label bio et le « made in France » sont respectivement cités par 8 % et 7 % des répondants. Le CREDOC confirme cette tendance, indiquant dans son enquête de 2016 sur la consommation alimentaire des Français que « fabriqué en France » est devenu le critère de choix de produit le plus important, suivi par « favoriser la production régionale ».

Ces critères reflètent une volonté de soutenir l’emploi local et national, tout en s’engageant dans une consommation plus durable. Cela renforce également le lien entre le consommateur et le producteur, du champ à l’assiette. Cette proximité permet entre autre une plus grande transparence sur les méthodes de production et un contrôle qualité amélioré.

Les circuits représenteraient environ 7% des achats alimentaires en France (source : Ademe).

7. Place grandissante des « super-aliments » dans l’alimentation de demain

Autre tendance de consommation, les consommateurs se tournent de plus en plus vers des produits qui non seulement nourrissent, mais offrent également des bénéfices supplémentaires pour la santé. Cette tendance est particulièrement visible dans la popularité croissante des « super-aliments » et de l’alimentation fonctionnelle.

Les « super-aliments », c’est quoi ça ?

Les super-aliments, tels que les graines de chia, les graines de lin, les graines de courge ou le quinoa, sont réputés pour leur densité nutritionnelle élevée. Riches en antioxydants, vitamines, minéraux et fibres, ces aliments sont de plus en plus intégrés dans l’alimentation quotidienne des français qui recherchent des moyens naturels pour booster leur santé et leur énergie.

La facilité d’accès à ces produits, grâce à une disponibilité accrue dans les supermarchés et les boutiques spécialisées, contribue à leur popularité grandissante.

L’alimentation fonctionnelle sera au coeur de l’alimentation de demain :

L’alimentation fonctionnelle va un pas plus loin en incorporant des aliments et des ingrédients spécifiques qui ont des effets bénéfiques prouvés sur la santé, au-delà des apports nutritionnels traditionnels.

Ces aliments sont souvent enrichis en nutriments spécifiques ou contiennent des composants actifs qui peuvent aider à gérer le poids, améliorer la digestion, réduire le risque de maladies chroniques, ou soutenir d’autres fonctions corporelles.

En France, l’intérêt pour ces aliments fonctionnels se manifeste par une demande croissante pour des produits enrichis en probiotiques, fibres, vitamines, ou minéraux.

L’innovation alimentaire en termes de « super-aliments » et d’alimentation fonctionnelle est une réponse directe aux attentes des consommateurs pour une alimentation plus saine et plus ciblée. Cette tendance de consommation reflète un changement profond dans les habitudes alimentaires en France, où l’alimentation n’est plus vue uniquement comme une source de satiété, mais aussi comme un moyen d’améliorer la qualité de vie et de prévenir les problèmes de santé.

En 2018, une enquête CREDOC montrait que 91% des français faisaient le lien entre l’alimentation et la santé. Ils n’étaient que 79% en 2000.

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Les graines de chia, un super-aliment à découvrir

8. L’alimentation de demain sera-t-elle plus « BIO » ?

Au cours de la dernière décennie, l’alimentation bio a connu une croissance impressionnante en France, tant en termes de production que de consommation.

La surface agricole utilisée pour la production biologique en France a atteint des niveaux significatifs. Les surfaces certifiées bio approchent aujourd’hui 3 million d’hectares (données 2022 du ministère de l’Agriculture), soit environ 14% de la Surface Agricole Utile (SAU) française.

Plus de 60 000 exploitations agricoles françaises ont adopté cette démarche bio.

Le chiffre d’affaires généré par l’alimentation bio en France a été multiplié par dix au cours des vingt dernières années, approchant les 13 milliards d’euros aujourd’hui. Cette augmentation s’est particulièrement accélérée depuis le début des années 2010.

3/4 des français consommaient des produits bio au moins occasionnellement en 2020 (37% en 2003)

Pourquoi consomme-t-on plus de bio ?

L’étude des motivations derrière les achats bio révèle que la principale raison est la recherche d’une alimentation plus saine, suivie par le désir d’une alimentation plus plus durable. Le label bio est largement perçu comme un gage de confiance, aidant à réduire l’anxiété alimentaire et à reprendre le contrôle sur l’alimentation.

Les aliments biologiques sont perçus comme étant plus sûrs et plus sains, principalement parce qu’ils sont produits sans l’utilisation de pesticides synthétiques, d’engrais chimiques, d’organismes génétiquement modifiés (OGM) ou d’antibiotiques et hormones dans l’élevage.

alimentation biologique

Attention aux périodes d’inflation

Dans un contexte économique marqué par l‘inflation et la baisse du pouvoir d’achat des ménages, la consommation de produits bio en France est confrontée à des défis significatifs. Bien que l’intérêt pour le bio ait considérablement augmenté au fil des années, récente la période récente d’instabilité économique a révélé des obstacles majeurs à la pérennité de cette croissance.

En effet depuis 2021, suite à la crise du Covid, on observe une croissance négative des ventes de produits biologiques.

Graphique montrant l’évolution des achats de produits biologiques en France

Un prix élevé comme principal frein

Le principal frein à la consommation de produits bio reste leur prix élevé. En période d’inflation, où les ménages doivent prioriser leurs dépenses, les produits bio, souvent perçus comme un luxe plutôt que comme une nécessité, sont parmi les premiers à être écartés des budgets serrés.

Selon des études récentes, 40% des consommateurs réguliers et 70% des consommateurs occasionnels citent le prix élevé comme un obstacle majeur à l’achat de produits bio.

Cette baisse de la consommation de produits bio peut avoir des répercussions significatives non seulement pour les consommateurs mais aussi pour les producteurs. Les agriculteurs en système biologique, qui font souvent face à des coûts de production plus élevés, peuvent se retrouver dans une situation difficile si la demande diminue brusquement.

Bien que certaines périodes économiques difficiles peuvent ralentir l’engouement pour ces produits, la consommation de produits biologiques devrait s’inscrire dans les tendances durables de l’alimentation de demain.

l'agriculture biologique en france en quelques chiffres

J’espère que cet article sur les tendances de consommation qui forgeront l’alimentation de demain vous a plu. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

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Références bibliographiques :

Crédoc pour France Agrimer, Enquête comportements et consommations alimentaires en France 2016, Volet « Consommations », novembre 2017.

FranceAgriMer. 2021. RAPPORT COMPLET : VEGETARIENS-FLEXITARIENS EN FRANCE 2020. Disponible [En ligne]

Etude CREDOC pour FranceAgriMer et l’OCHA. 2018. Combien de végétariens en Europe ? Synthèse des résultats à partir de l’étude « Panorama de la consommation végétarienne en Europe ». Disponible [En ligne]

Ademe, Alimentation – Les circuits courts de proximité, juin 2017

Rapport du Sénat. Vers une alimentation durable : Un enjeu sanitaire, social, territorial et environnemental majeur pour la France. Rapport d’information n° 476 (2019-2020), déposé le 28 mai 2020. Disponible [En ligne]

Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE). Les légumineuses : bonnes pour notre santé et celle de la planète 2023. Disponible [En ligne]

Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Légumineuses, des graines nutritives pour un avenir durable. 2016. Disponible [En ligne]

Crédoc, Enquête CCAF 2016 – Volet « Consommations » – Volet « Comportements » – Note de synthèse

Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. 2023. Infographie – L’agriculture biologique (chiffres 2022). Disponible [En ligne]


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